Vacances romaines (1953) de William Wyler - Blu-ray 4K Ultra HD

Vacances romaines fait son touriste (un peu) blasé en Blu-ray 4K

Vacances romaines est « seulement » le deuxième long-métrage avec Audrey Hepburn en tête d’affiche à avoir les honneurs d’une sortie sur support Ultra HD deux ans après My Fair Lady. Mais contrairement au film de George Cukor, celui de William Wyler ne bénéficie pas d’une édition Blu-ray 4K aussi époustouflante. La faute à une post-production locale pour le moins hasardeuse. Explications !

DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.

Vacances romaines - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :Paramount Home Entertainment
Sortie le :16 août 2023  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir d’une édition définitive fournie par l’éditeur.

Retrouvez nos captures 4K UltraHD en résolution native 3840 x 2160 pixels au format PNG non compressé sur notre Patreon

Vacances romaines (1953) de William Wyler - Capture Blu-ray 4K Ultra HD

Vacances romaines – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Résumé : Princesse soumise à un étouffant protocole, Ann n’a pas une minute de liberté. En déplacement à Rome, elle fait la rencontre du journaliste Joe Bradley qui la reçoit chez lui sans connaître son statut. Sous le charme du jeune homme, Ann profite enfin d’un moment d’évasion avant que sa condition ne la rattrape…

Disque 1 : Vacances romaines en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.37:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Anglais Dolby TrueHD 2.0 Mono, Français Dolby Digital 2.0 Mono
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 58min 10s

Bonus :

  • Aucun

Disque 2 : Vacances romaines en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.37:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais Dolby TrueHD 2.0 Mono, Français Dolby Digital 2.0 Mono
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 58min 10s

Bonus (HD et VOSTF) :

  • Le point de vue du cinéaste : Leonard Maltin nous parle de Roman Holiday (6min 59s)
  • Visite des studios : Les costumes (5min 31s)
  • Rome avec une princesse (8min 57s)
  • Audrey Hepburn : Ses années Paramount (29min 55s)
  • Dalton Trumbo : De la gloire à la liste noire (11min 55s)
  • La Paramount dans les années 1950 (9min 33s)
  • Souvenirs d’Audrey (12min 12s)
  • Bandes-annonces (1min 48s, 2min 12s, 2min 28s, VO)
  • 4 galeries de photos

Détails techniques :

  • Taille du disque : 59,23 Go
  • Taille du film : 58,74 Go
  • Bitrate vidéo moyen : 50,77 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 12,50 Mb/s)
  • VO Dolby TrueHD 2.0 (16-bit) : 1,17 Mb/s
  • VF Dolby Digital 2.0 : 224 Kb/s

« Vacances romaines est le genre de film qui vous laisse un sourire aux lèvres »

On plussoie à 100% à cette déclaration de Leonard Maltin dans le seul nouveau bonus datant de 2020 tant il est vrai que Vacances romaines reste et restera sans doute à jamais ce film à la fois drôle et touchant qui n’a rien perdu de sa superbe du haut de ses 70 printemps. Au-delà, est-il encore nécessaire de présenter Vacances romaines tant il est aujourd’hui considéré comme un classique de la comédie romantique ? À tel point d’ailleurs que tous les suppléments qui datent de 2008 ne s’embarrassent guère d’en exposer les coulisses, laissant ce soin à cet historien du cinéma. En sept minutes chrono, il revient sur des faits désormais connus de tous : William Wyler qui dû batailler avec la Paramount afin que le tournage se déroule intégralement à Rome et non dans les studios de la major et sur le casting d’Audrey Hepburn qui figurait pour la première fois de sa carrière en tête d’affiche, rôle qui lui vaudra à 24 ans le seul et unique Oscar de sa carrière. À la mythique cérémonie, le film récoltera deux autres statuettes : Meilleur scénario pour Ian McLellan Hunter (en fait le prêt-nom de Dalton Trumbo alors victime du maccarthysme et blacklisté. En 1992, seize ans après sa mort, l’Académie des Oscars se décidera enfin à changer le nom du vrai récipiendaire) et Meilleurs costumes pour Edith Head.

Quoi de plus normal dans de telles conditions à ce que les autres bonus se focalisent sur ces points précis sans pour autant détailler les coulisses du tournage à proprement parler :

  • Rome avec une princesse est une petite carte postale des lieux mythiques de la capitale italienne où furent tournées les différentes scènes du film.
  • Dalton Trumbo : De la gloire à la liste noire revient sur un fait désormais connu du monde entier, à savoir la célèbre chasse aux sorcières du Maccarthysme et plus spécifiquement dans les rangs d’Hollywood. Refusant de coopérer à la fameuse commission d’enquête en vue d’évincer les sympathisants communistes, Trumbo finira (avec d’autres) en prison et devra écrire de nombreux scénarios sous des noms d’emprunt. Son véritable nom a depuis été réhabilité sur les films concernés.
  • Visite des studios : Les costumes nous offre un petit tour du gigantesque hangar de la Paramount qui abrite des milliers de costumes en compagnie d’un archiviste chargé de tous les référencer. Car pour certains, nul ne sait qui les porta et encore moins dans quel film !
  • La Paramount dans les années 1950 est comme son nom l’indique un rapide diaporama de quelques-uns des films les plus marquants du studio au cours de cette glorieuse décennie. Dommage qu’un tel supplément ne propose aucune plus-value (point d’analyse ou de contextualisation) sinon nous rappeler si besoin était combien de films mémorables figurent au catalogue de la major. Quoi de plus normal après tout puisque nous étions alors en plein âge d’or des studios hollywoodiens.
  • Audrey Hepburn : Ses années Paramount se focalise sur les six films que la comédienne, sous contrat avec la major, tournera pour la Paramount à commencer par Vacances romaines pour lequel Wyler cherchait une inconnue. Avec une durée déjà plus conséquente (30 minutes), ce documentaire prend la peine de revenir sur la jeunesse d’Hepburn durant la Seconde Guerre Mondiale et sa rencontre avec Colette qui la choisira pour jouer le rôle-titre de Gigi à Broadway. S’ensuivra la carrière que l’on connait, aussi bien en tant qu’actrice qu’icône de la mode et sa relation de longue date avec un certain Givenchy.
  • Souvenirs d’Audrey est quant à lui davantage axé sur la biographie d’Hepburn avec des témoignages, entre autres, de son fils Sean et de celui qui fut son dernier compagnon jusqu’à sa disparition en 1993, Robert Wolders.

De haut en bas :

  • Capture Blu-ray
  • Capture Blu-ray 4K Ultra HD

De tout ce (long) préambule, le point qu’il conviendra de souligner à nouveau au moment d’aborder la section technique de ce Blu-ray 4K est celui concernant le tournage en Italie, un fait désormais connu de tous que William Wyler parviendra à imposer à la Paramount. En contrepartie et afin d’en réduire les coûts, Vacances romaines sera filmé en noir et blanc et non en Technicolor tel qu’initialement prévu. Ce qui nous conduit tout naturellement à ce communiqué de presse officiel concernant la restauration du film qui a eu lieu en 2020 pour une sortie sur support Blu-ray et que nous avons tenté de traduire au plus juste :

Le négatif original fut traité dans un laboratoire local à Rome où il fut malheureusement gravement rayé et endommagé. Le film dû être reconstitué, mais les épissures étaient si fines en raison des dommages subis qu’il fallut utiliser de grandes quantités d’adhésif pour permettre au négatif de survivre au passage à travers une tireuse. Compte-tenu de la fragilité du négatif, un double fut fabriqué puis agrandi de quelques millièmes de pouce afin de recouvrir toutes les jonctions qui maintenaient le négatif original assemblé. En prévision de cette nouvelle édition Blu-ray, le film a été restauré numériquement à l’aide de ce double du négatif et d’un Marron (« fine grain » en anglais) en vue d’obtenir la meilleure image possible. Chaque image fut examinée et le film a fait l’objet d’un nettoyage approfondi pour éliminer des milliers de rayures, de saletés et quantité d’autres dommages. Étant donné qu’il n’existe aucun élément audio permettant de concevoir un remixage 5.1 correct, la piste monophonique d’origine a été remastérisée et des anomalies mineures furent corrigées. Le résultat est un film qui a retrouvé son éclat d’origine tout en restant fidèle à la vision du réalisateur William Wyler.

À ce petit laïus, ajoutons cet échange en visioconférence datant de juillet 2020 entre Leonard Maltin et Andrea Kalas, responsable des archives chez Paramount qui confirme que le négatif 35mm d’origine est perdu corps et âme du fait de problèmes lors du traitement de la pelloche lors du tournage. En définitive, nous sommes donc ici en présence d’une image au format 1.37:1 noir et blanc encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision issue d’une restauration 4K effectuée à partir d’un double du négatif 35mm d’origine et d’un Marron. Cette restauration servit à la seule édition Blu-ray sortie en 2020 aux États-Unis et en 2021 en France. De fait, les disques Blu-ray et Blu-ray 4K bénéficient tout deux des mêmes éléments de départ tant en termes d’images que de son.

Ce postulat de départ étant désormais établi, commençons par les aspects positifs. Tout d’abord, la copie est dans un état de propreté globalement excellent compte-tenu des 70 ans du film. Et si l’on décèle encore çà et là différentes petites scories (taches, rayures), celles-ci demeurent dans l’ensemble assez discrètes et le travail de nettoyage évoqué est plus que probant. L’autre aspect lui aussi très positif dans l’ensemble concerne la granulosité de l’image. Point de dégrainage violent façon L’homme qui tua Liberty Valance ici, le rendu tend à respecter l’argentique 35mm de la captation originelle. Par ailleurs, l’encodage très efficient permet de profiter d’une précision accrue aussi bien lors des gros plans sur les visages, à commencer par ceux du couple-vedette, que lors des plans larges lors des pérégrinations du couple dans les rues romaines, comme par exemple lors de cette célèbre virée en Vespa à partir de la 73ème minute, celle-là même qui servira d’affiche au film (et de jaquette à cette édition Blu-ray 4K).

La différence la plus flagrante entre l’image du Blu-ray et celle du Blu-ray 4K se situe comme bien souvent du côté de l’étalonnage HDR Dolby Vision. De nombreux films tournés en noir et blanc disponibles en Blu-ray 4K ont déjà démontré qu’un étalonnage HDR correctement effectué pouvait sublimer une photographie noir et blanc. Et Vacances romaines d’apporter une pierre de plus à ce bel édifice avec une magnifique gestion des contrastes et de la saturation en toutes circonstances, aussi bien lorsque le film se déroule de nuit (les trente premières minutes lorsque la princesse s’enfuit du palais ou encore la séquence sur la péniche à partir de la 80ème minute) que lorsque le couple-vedette déambule dans les rues en plein jour (soit grosso-modo de la 30ème à la 80ème minute). Les contours et autres silhouettes sont parfaitement ciselés et toutes les zones de l’image restent parfaitement discernables en toutes circonstances (point de noir bouché ici). On reprécisera à toutes fins utiles que les captures 4K qui illustrent cet article ou bien encore celles disponibles sur notre Patreon (en PNG non compressé) ne permettent pas de restituer l’étalonnage HDR et encore moins l’étalonnage Dolby Vision et ne sont donc là qu’à des fins d’illustrations.

Abordons l’aspect négatif maintenant qui se situe au niveau de certains plans ou certaines portions de l’image au rendu nettement plus hiératique. Citons, entre autres exemples, ce gros plans sur le visage d’Audrey Hepburn à 7min 48s ou encore cette scène où ses différents « serviteurs » sont bien en peine de la retrouver à 28min 27s. Des plans qui ne durent généralement guère plus de quelques secondes mais qui laissent assez distinctement apparaître une instabilité de l’image ou encore une granulosité vacillante. Eu égard aux informations communiquées par Paramount concernant la restauration, nous serions plutôt enclins à imputer ces désagréments passagers à l’absence de négatif 35mm d’origine. De là à dire qu’il ne sera jamais possible de faire mieux sur les passages en question…

Côté son, si VO et VF sont toutes deux proposées en mono, la piste anglaise Dolby TrueHD 2.0 se montre tout de même plus puissante et dynamique que la piste française Dolby Digital 2.0 et ce dès la musique du générique d’ouverture. Et si nous avons revu le film dans sa version originale, nous avons comme toujours basculé sur la VF à plusieurs reprises afin de comparer les deux et nous assurer, entre autres choses, que tous les éléments de la bande-son présents sur la VO étaient bien présents sur la VF. Ce qui est le cas. À défaut de passages acoustiquement mémorables (le pugilat généralisé sur la péniche à la fin du film vaut toutefois le détour de ce point de vue là), la VO reste l’expérience acoustique la plus probante. En attestent différents passages bien spécifiques : cette sirène de police que l’on entend de plus en plus forte et puissante à mesure qu’elle se rapproche de l’appartement du journaliste (44min), l’effervescence de la rue lorsque la princesse sort de ce même appartement (55min), sans oublier les nombreux effets sonores (circulation, sirène de police, cris de joie de la princesse) lors de la petite virée en Vespa (encore elle !) à la 73ème minute. Quant aux dialogues, ils demeurent parfaitement clairs et audibles en toutes circonstances.

Au final, nous sommes ici en présence d’une édition Blu-ray 4K de Vacances romaines tout ce qu’il y a de plus recommandable à défaut d’être irréprochable. La faute sans aucun doute à l’absence du négatif 35mm d’origine. Quant aux bonus, si ces derniers sont plutôt agréables à (re)découvrir, un vrai documentaire revenant sur la production du film et la place qu’il occupe au panthéon du Septième Art n’aurait pas été de refus.

Les plus

  • Un classique de la comédie romantique.
  • Le Blu-ray présente les mêmes qualités que le disque 4K.
  • Des suppléments plaisants.
  • Une restauration 4K de qualité…

Les moins

  • … mais limitée eu égard aux matériaux disponibles.
  • On n’aurait pas craché sur un bonus rétrospectif un peu plus poussé.

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *