Pour Patrick Brion, auteur d’un superbe bouquin sur le cinéma d’aventure paru en 1995, L’Homme qui voulut être roi est le dernier grand film de ce genre à Hollywood. Depuis, rien qui puisse justifier chez lui un changement d’avis sur la question. Pas même un Aventurier de l’Arche perdue (Spielberg – 1981), un Excalibur (Boorman – 1981), un Conan le Barbare (Milius – 1982) ou un Greystoke (Hudson – 1984) pour ne scruter que le début des années 80. C’est que le film de John Huston revêt une forme de fin de vie pour ne pas dire de cycle qui puise ses racines dans la grande tradition d’une industrie alors à la recherche d’un nouveau souffle. Les Dents de la mer sorti durant cet été 1975 y apportera un début de réponse alors que le film de Huston qui arrive dans les salles en décembre de la même année appartenait déjà à une époque révolue. Et d’ailleurs, si aujourd’hui encore Jaws est un spot facilement identifiable sur la carte du cinéma mondial, L’Homme qui voulut être roi reste nimbé d’une part de mystère qu’il faut sans cesse tenter de percer. Un peu à l’image de ce pays du Kafiristan perché au-delà de toutes formes de civilisation moderne que les deux protagonistes de cette histoire veulent conquérir, L’Homme qui voulut être roi ne s’apprivoise en effet pas si facilement préservant ainsi l’excitation et le bonheur de le (re)découvrir au sein de cette très belle édition Blu-ray + DVD + Livre prolongeant un savoir faire pour lequel l’éditeur Wild Side est dorénavant passé maître.
Alors que Serge Toubiana, actuel directeur de la cinémathèque française, vient d’annoncer son départ d’ici fin décembre, sa dernière année à la tête de la vénérable association va ressembler aux précédentes : les sentiers sont bien balisés et on évite de les quitter, Cocorico & Hollywood en priorité. En effet, sur la vingtaine de programmes annoncés pour l’année prochaine, 12,5 sont français ou américains (le 0,5 étant attribué au Chilien Raoul Ruiz qui a fait la moitié de sa carrière en France ou en très étroite collaboration avec celle-ci), les deux expositions sont consacrées à des cinéastes US ultra célébrés (Martin Scorsese et Gus Van Sant) et l’invité d’honneur du festival Toute la mémoire du monde, Paul Verhoeven, est d’abord connu pour ses films réalisés outre Atlantique. Continuer la lecture de La Cinémathèque Française, programmation 2015-2016→
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Reflets dans un œil d’orrestait inédit chez nous en DVD. Une incongruité (pour rester poli) enfin réparée avec ce combo DVD / Blu-ray édité par la branche française de Warner Home Video. On dit bien française car outre le fait qu’il ne soit pour l’instant uniquement disponible à la Fnac selon un process bien rôdé maintenant entre les deux sociétés, il est aussi exclusif à notre territoire. Une initiative franco-française dont on ne peut que se réjouir mais qui est loin de complètement convaincre. Explications.
Cela faisait plus d’un an qu’on attendait ça. Depuis que La Rabbia (en association avec Le Pacte), société de distribution cinéma créée par Manuel Chiche qui prévoit d’exploiter un film de catalogue par an*, avait ressorti le film de Kurosawa au cinéma dans une version restaurée 4K.