Si vous avez atterri sur cette page c’est que vous êtes a minima fan de Hitcher réalisé en 1986 par Robert Harmon. Film devenu culte depuis sans que cette terminologie soit ici galvaudée. L’histoire est simple (en apparence). Un auto-stoppeur (Rutger Hauer) s’en prend à tous les automobilistes qui ont l’inconscience de le faire monter dans leur voiture, femmes et enfants compris. Sa rencontre avec Jim (C. Thomas Howell) va pourtant lui provoquer une sorte de déclic forgée sur une forme de lassitude qui lui enjoint à passer le relai. Et pour cela il va pousser le curseur très mais alors très loin pour que son jeune padawan ne revienne jamais d’entre les vivants. Le « hitcher » du titre peut alors se voir comme un certain Yoda. Mais au lieu de lui enseigner la Force, il va lui inculquer le sens de la mort. Ce combo 4K UHD + Blu-ray est-il dès lors à la hauteur de la perversité du hitcher ? – SG

Testé à partir de checkdiscs fournis par l’éditeur.

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Hitcher – Édition Collector Limitée Digibook – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray + Livret

Synopsis : Jim Halsey accepte de convoyer une voiture à travers les États-Unis pour s’éviter des frais de voyage onéreux. Par une nuit pluvieuse il prend en auto-stop un dénommé John Ryder, un personnage étrange et inquiétant. Jim comprend très rapidement qu’il a affaire à un tueur psychopathe et réussit à se débarrasser de son dangereux compagnon de route. Dès lors, une course poursuite commence entre Ryder et sa proie, qui endosse malgré elle les meurtres de son poursuivant. Injustement accusé de plusieurs meurtres, Jim est poursuivi par la police et ne trouve personne à qui se confier, sauf peut être Nash, une serveuse qu’il est forcé de prendre en otage…

Disque 1 : Hitcher en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

• Image : 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p SDR
• Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 2.0
• Sous-titres : Français
• Durée : 1h 37min 01s

Bonus (HD & VOSTF) :

• Présentation par Samuel Blumenfield (35min 50s, VF – 2024)
• The Hitcher, comment peut-on faire ces films (38min 06s – 2002)
• Rutger Haier – Blond aux yeux bleus (60min 27s – 2006)
• Bandes-annonces (5min 13s, VO)

Disque 2 : Hitcher en Blu-ray

Spécifications techniques :

• Image : 2.39:1 encodée en AVC 1080/24p
• Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 2.0
• Sous-titres : Français
• Durée : 1h 37min 01s

Bonus (HD & VOSTF) :

• Présentation par Samuel Blumenfield (35min 50s, VF – 2024)
• The Hitcher, comment peut-on faire ces films (38min 06s – 2002)
• Rutger Haier – Blond aux yeux bleus (60min 27s – 2006)
• Bandes-annonces (5min 13s, VO)
• Un livre The Hitcher ou l’apprentissage de la violence par Olivier Père (60 pages)

Détails techniques :

• Taille du disque : 58,61 Go
• Taille du film : 44,93 Go
• Bitrate vidéo moyen : 57,90 Mb/s
• VO DTS-HD Master Audio 2.0 (24-bit) : 1,94 Mb/s
• VF DTS-HD Master Audio 2.0 (24-bit) : 1,70 Mb/s

Sur le plan technique, les informations suivantes sont mentionnées à la fin du livret de 60 pages inclus au sein de cette édition Blu-ray 4K :

The Hitcher a été restauré en 4K par Sidonis Calysta en 2024 à partir d’un Interpositif 35m/m qui après un nettoyage du support pour enlever les poussières a d’abord été scanné en 4K par le laboratoire Eclair en France.
L’élément scan 4K a ensuite été envoyé au laboratoire Subtilly/DR couleur à Madrid (Espagne) pour y être nettoyé numériquement image par image afin de retirer les défauts et points blancs subsistants et étalonné pour une finalisation destinée à sa ressortie en salles par Tamasa distribution et Sidonis Calysta en 2024. Le film est également doté d’un nouveau sous-titrage en français.

Ces informations sont accompagnées de deux captures ayant pour légende : « En haut l’ancien Blu-ray en bas l’image restaurée en 4K ». On pourra s’interroger quant à l’édition Blu-ray à laquelle il est fait référence puisque, sauf erreur de notre part, aucune édition Blu-ray n’a jamais vu le jour en France et il faut remonter à 2003 pour trouver un DVD parue chez StudioCanal. Selon toute vraisemblance, « l’ancien Blu-ray » en question serait celui sorti en Allemagne en 2019 chez Filmjuwelen. Après recherches et en recoupant les différentes informations, les éditions Blu-ray sorties par la suite au Japon, en Espagne et en Australie, respectivement en 2021, 2023 et 2024 seraient toutes issues du même master 2K que l’édition allemande. À noter pour la bonne bouche que la légère différence de durée entre ces éditions (1h 37min 16s) et l’édition Sidonis (1h37min 01s) s’explique par l’absence du logo de la Canon en ouverture du film sur l’édition française.

Une édition française qui marque donc une première (mondiale) sur le support Ultra HD (en attendant d’autres éditeurs à l’international, on y revient juste après). Nous sommes ici en présence d’une image au format 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p SDR à partir d’un nouveau digital intermediate 4K obtenu à partir des scans 4K d’un interpositif. Et si le gain par rapport au master 2K utilisé pour les précédentes éditions Blu-ray sorties à l’international est appréciable, tout n’est pas pour autant une réussite avec ce nouveau master 4K, loin s’en faut. La copie est dans un état globalement satisfaisant mais souffre encore d’un nombre de défaillances plus ou plus prégnant : points blancs et autres scratches sont ainsi visibles à maintes reprises tout au long du film (cf. le joli scratch dans notre capture en fin d’article de Rutger Hauer, fusil en mains). Grâce à un encodage sans heurt et un bitrate tout à fait correct (58Mb/s en moyenne), le niveau de définition est appréciable aussi bien lors des plans larges sur les grandes étendues désertiques que lors des gros plans sur les visages des protagonistes, à commencer par les trognes de Rutger Hauer et C. Thomas Howell, souvent sales et en sueur.

Là s’arrêtent toutefois les points positifs de ce rendu qui en contrepartie laisse apparaître bon nombre de lacunes. À commencer par un étalonnage qui titre sur les teintes jaunâtres, comme si un voile était présent sur l’image tout au long du film. Et si les scènes en extérieur (cf. les captures comparatives présentes au sein du livret) offrent des teintes moins « blanchies par le soleil », sur l’ensemble du film, l’étalonnage de ce nouveau master 4K laisse place à des couleurs plus pâlichonnes à nos yeux que celles du précédent master 2K. De plus les séquences en basse luminosité (cf. les 10 premières minutes de nuit) présentent des noirs bouchés et/ou grisonnants. À cela s’ajoute un manque de piqué observable notamment lors des gros plans sur les visages où un dégrainage plus ou moins prononcé semble avoir été de mise. À noter par ailleurs que l’étalonnage proposé est en SDR et non en HDR.

On a déjà pu lire ici ou là que le processus de restauration aurait « échappé » à l’éditeur qui s’est alors retrouvé au pied du mur en découvrant le master définitif avec notamment une absence d’étalonnage HDR pourtant prévu à l’origine. Au regard du reportage que nous avions effectué en septembre dernier chez The Jokers à propos de la sortie en Blu-ray 4K de The Host, il existe (normalement) un certain nombre de « garde-fous », des points de contrôle tout au long d’un tel processus de restauration afin précisément de se prémunir de telles dérives. Des étapes de contrôle qui auraient été (in)volontairement omises dans le cas de The Hitcher ?

Côté son, VO et VF sont toutes deux proposées en DTS-HD Master Audio 2.0. Sur la piste anglaise, les dialogues sont clairs et le rendu Surround ne manque pas d’amplitude avec la pluie battante et le vent au cours des premières minutes tandis que les musiques signées Mark Isham s’expriment elles-aussi généreusement sur tous les voies. Les séquences les plus musclées ne manquent pas de panache comme l’explosion de cette station-service (22min) ou encore les différentes courses-poursuites automobiles, entre autres exemples à 46min et 60min, cette dernière se concluant par un spectaculaire tonneau immédiatement suivi d’une séquence avec un hélicoptère. Les précédentes éditions Blu-ray import faisaient toutefois mieux en proposant une piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 pour un rendu (forcément) nettement supérieur. Pourquoi ne pas avoir repris cette piste sur l’édition française ? La piste française (reconnue comme du finnois sur notre lecteur Oppo !) présente quant à elle une « curiosité » (une anomalie ?) puisque les différents effets sonores se trouvent « répliquer » sur les différentes voies, à commencer par les dialogues que l’on peut donc entendre dans toutes les enceintes (y compris les Surrounds), à un niveau sonore certes inférieur à la voie centrale, mais qui n’en laisse pas moins un curieux (et désagréable) sentiment de « réverbération ».

Terminons ce pendant technique en précisant que Second Sight Films prépare également une sortie en Blu-ray et Blu-ray 4K de The Hitcher. Et si les spécifications techniques complètes ne sont pas encore connues à l’heure où nous rédigeons ces lignes, l’éditeur britannique a déjà fait savoir qu’il était reparti du négatif original (retrouvé dans les archives de la Warner) et qu’il travaillait en collaboration avec le réalisateur sur le processus de restauration et d’étalonnage (Dolby Vision). Avis aux anglophobes : cette édition ne contiendra ni piste française ni sous-titre français. Dans tous les cas, il faudra s’armer de patience car Second Sight semble bien décidé à prendre son temps pour peaufiner cette édition sur laquelle il travaille depuis deux ans et demi et aucune date de sortie n’a été annoncée pour le moment : 2024, 2025 ou bien encore plus tard ? Mystère.

Ps : Nous avons demandé au réalisateur Robert Harmon son avis sur ce Blu-ray. Il est sans appel mais nous a demandé de ne pas citer expressément son ressenti. Nous respectons cela d’autant que sa justification est on ne peut plus bienveillante  :  « I’m sure many people worked hard on it with good intentions. » Dont acte. Ceci étant dit et pour en savoir plus sur le film, on vous invite à lire l’interview qu’il nous a accordé ici. SG

Ps  bis : Nous apprenons au moment où nous publions cette chronique que l’éditeur a l’intention de procéder à des remplacements de galettes pour ceux qui le demanderons puisqu’il semblerait que le laboratoire (Éclair pour ne pas le citer) en charge du mastering et du transfert se soit quelque peu planté à la fois sur l’image et sur le son (sur la VF). On ne peut vous en dire plus pour l’instant mais il semblerait que Sidonis ait choisi le magazine Les Années Laser dans son n° 317 de mai pour communiquer expressément sur la chose. À confirmer / constater sur pièce. SG

De haut en bas :

• Blu-ray – Édition Filmjuwelen 2019 (Allemagne)
• Blu-ray – Édition Sidonis 2024 (France)
• Blu-ray 4K UltraHD – Édition Sidonis 2024 (France)