Le Métro de la mort - Image une Test BR

Le Métro de la mort en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret chez Rimini

Le Métro de la mort (Death Line en VO) est certainement un titre qui parlera aux plus érudits de la chose. Entendre par là ceux qui ont écumé les vidéo-clubs de la fin des années 80 à la recherche de pépites un peu craspecs à même d’électriser leur palpitant à la recherche de sensations toujours plus fortes. Pas certain cependant que le film de Gary Sherman n’ait jamais rempli en France ce premier objectif pourtant indissociable du genre. C’est que Le Métro de la mort n’a eu les honneurs d’une sortie cinéma chez nous qu’en 1986 soit 14 ans après sa première exploitation en Angleterre, son pays d’origine, pour ne réunir qu’un peu plus de 30 000 spectateurs (source Marc Toulec au sein du livret qui accompagne cette édition). Une misère quand il était déjà un film culte outre-manche où il avait de surcroît cartonné au box-office. L’explication vient certainement du fait que si Le Métro de la mort pouvait impressionner un public encore peu habitué à ce genre d’excentricités visuelles à l’écran au début des années 70, il est évident qu’en cette deuxième moitié des années 80, de l’eau a coulé sous les ponts en la matière. Au point que d’ailleurs on peut légitiment se poser la question de savoir si l’on a affaire aujourd’hui à une pépite véritablement culte, une curiosité à (re)découvrir ou à un film sans intérêt ? Question essentielle s’il en est (mais si, mais si, c’est essentiel) que cette très belle édition en Blu-ray (et DVD) devrait pouvoir aider à résoudre.

Le Métro de la mort - Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Éditeur :Rimini Editions
Sortie le :16 octobre 2021  

En fait, l’existence même de cette édition tend vers une réponse évidente. Tout du moins aux États-Unis et en Angleterre où Le Métro de la mort semble bénéficier décennie après décennie d’une reconnaissance toujours plus marquée dans le cercle très fermé de ceux qui savent. On exagère à peine. C’est que cette édition est la copie quasi conforme du Blu-ray paru chez Blue Underground aux States en 2017. Oui vous savez Blue Underground, la boîte du cinéaste William Lustig qui a la particularité depuis 2002 de proposer tous les films qu’il édite avec des sous-titres français, bonus inclus. Et bien si Rimini n’a pas récupéré tous les suppléments (il manque le commentaire audio avec le réalisateur Gary Sherman, le producteur Paul Maslansky et l’assistant réal Lewis More O’Ferrall), cette édition n’en demeure pas moins très complète surpassant même celle parue en 2018 chez les anglais de chez Network. Bref, à l’évidence nous sommes donc vernis. Le tout maintenant est de savoir si le film le mérite.

Le Métro de la mort - Affiche

Surtout quand on découvre littéralement la chose. Ben oui quoi, si en 86 les salles de cinoche parisiennes n’avaient déjà plus de secrets pour nous (surtout celles du côté de la rue Saint-Denis, mais on s’égare), on avait dédié notre été à une excursion du côté d’un patelin en devenir qui a les pieds dans l’eau du Pacifique où on avait pu découvrir des films comme Top Gun / Aliens / La Mouche / Howard the Duck / Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin… Alors bon, à notre retour dans la capitale, soit Le Métro de la mort n’avait déjà plus trop pignon sur rue, soit il nous était passé totalement au-dessus du cigare. On penche pour les deux options. Le film était pourtant traité dans le Starfix n°39 du mois d’août par un François Cognard assez dithyrambique qui en profitait pour revenir sur la carrière de Gary Sherman sur le point alors de tourner Mort ou vif (Wanted: Dead or Alive) son quatrième film (sur 6) avec un certain Rutger Hauer. Voilà donc un film qui avait fait des émules jusqu’en France.

Le Métro de la mort - Capture bonus Blu-rayGuillermo del Toro fait parti des émules

Nous faut-il regretter ce trou dans la raquette de notre cinéphagie ? Franchement non tout en étant toutefois très heureux d’avoir pu le découvrir au sein de cette édition à la signature technique optimale. On n’ose en effet imaginer les bas-fonds du métro londonien portée par une image issue de la VHS éditée chez nous en son temps par UGC (sic !). Le Métro de la mort se déroule en effet le plus souvent de nuit ou sous terre. La photo signée Alex Thomson (Excalibur / Legend / L’Année du dragon / Labyrinth / Alien 3… Excusez du peu) est ici superbement mise en valeur par la restauration 2K effectuée depuis le négatif original. Ainsi, les visages des victimes (usagers du métro) bouffés par la pourriture ou plus sûrement par l’appétit des derniers survivants (laissés pour mort) d’un éboulement survenu à la fin du 19ème siècle lors de travaux pour la construction du métro, peuvent enfin s’apprécier comme il se doit. Il en va de même des décors souterrains filmés dans leur jus pourrait-on dire pour des raisons de budget ultra serré, qui bénéficient eux aussi de l’excellent travail de restauration permettant sans aucun doute de littéralement redécouvrir des détails insoupçonnés au sein du cadre.

Le Métro de la mort - Jaquette VHS

On est en effet persuadé que les primo-spectateurs qui l’ont vu en salle n’ont certainement pas bénéficié d’un tel luxe visuel. Pour autant, l’aspect un peu craspec de l’ensemble est toujours là. L’image a beau être d’une tenue à toute épreuve et d’une définition exemplaire, pas de nettoyage intempestif pour autant ni changement de chroma d’une photo délibérément poisseuse à souhait. Au point d’ailleurs que le fameux plan séquence de plus de 8 minutes censé présenter le repaire de l’anthropophage permet d’apprécier les velléités de mise en scène d’un cinéaste américain exilé volontaire en Angleterre dont la carrière ne fut pas, contrairement à ce qu’affirmait Cognard dans Starfix, des plus remarquables. Quand il est interviewé dans ce même numéro, il relate le pourquoi de son « exil ». Réalisateur de pubs, le marché y était florissant dans les années 70 jusqu’à ce que la crise des années 80 l’oblige à rentrer aux States où il tenta de mener à bien des projets de longs métrages qui pour certains aboutiront sans pourtant rester dans les annales.

Le Métro de la mort - Extrait livretExtrait du livret (cliquable) présent au sein de cette édition

Pour revenir au Métro de la mort, on y apprend aussi (infos reprises dans le livret) qu’il fut amputé des scènes les plus gores tout en bénéficiant d’un autre titre et d’une affiche totalement mensongère (cf. ci-dessous) lors de son exploitation aux États-Unis par un sombre margoulin prénommé Samuel Z. Arkoff qui était à la tête d’American International Pictures. Une mésaventure qui ne restera pas sans lendemain pour Gary Sherman, lui qui verra en effet la plupart de ses films subséquents être charcutés comme nous le révèle l’interview Starfix. De quoi certainement conforter les ardents défenseurs du Métro de la mort que l’on tient là une véritable pépite qu’il serait plus qu’injuste de bouder d’autant que cette édition propose le métrage dans sa version uncut distribuée originellement en 1972 en Angleterre. Quant aux autres, y a de quoi passer un moment au-delà de l’anecdotique surtout lors des passages qui mettent paresseusement en scène un Donald Pleasence déconcertant en inspecteur de police improbable.

Son unique confrontation avec Christopher Lee qui n’a d’ailleurs accepté ce rôle d’une journée de tournage que pour donner la répartie à Donald Pleasence, vaut à lui seul le détour. Elle n’apporte pas des masses, sinon rien de plus à l’intrigue / l’enquête, mais elle donnera la banane aux aficionados des deux acteurs… et aux autres. D’autant que le doublage VF d’époque proposé au sein de cette édition est pour le coup un vrai petit bijou. Donald Pleasence est ainsi doublé par Philippe Dumat que la génération ayant grandi dans les années 70 et 80 connaisse parfaitement pour avoir bercé leur enfance cathodique avec au hasard la voix de Gargamel chez Les Schtroumpfs ou au cinéma avec celle d’Alec Guinness / Obi-Wan Kenobi dans Star Wars. Et pour le coup, que les dialogues soient bien plus présents au détriment des ambiances aux sonorités plus naturelles en VO, on s’en carre le coquillard tant la plupart des voix nous rappellent l’âge d’or d’un doublage au savoir-faire quasi perdu aujourd’hui.

En résumé. Les adeptes de la première heure y trouveront totalement leur compte. Les autres, c’est moins certain mais si vous décidez de franchir tout de même le pas de la découverte, on est par contre sûr que cette édition comblera vos attentes techniques et éditoriales…

Ps : Au sein de l’édition que l’éditeur nous a généreusement envoyé pour cette chronique, nous avons eu la surprise de constater que le livret n’était pas intégralement imprimé. En effet toutes les pages de gauche sont blanches. Renseignements pris auprès de l’éditeur, celui-ci nous a informé être au courant de la situation et nous a communiqué le mail suivant [email protected] où vous pourrez demander à ce que l’on vous envoie le livret correctement imprimé selon les modalités qui vous seront alors communiqués.

Au cinéma le : 13 août 1986

Résumé : À Londres, deux étudiants découvrent un homme gisant dans une station de métro. Lorsqu’ils reviennent sur les lieux avec un policier, le corps à disparu. D’autres, disparitions du même genre sont intervenues récemment. Que se passe-t-il dans les entrailles du métro ? L’inspecteur Calhoun mène l’enquête…

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langue(s) : Anglais et Français en DTS-HD MA 2.0 mono
  • Sous-titre(s) : Français
  • Durée : 1h27min 16s
  • 1 BD-50

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Bonus (en VOST et HD / sauf mentions contraires) :

  • Des profondeurs (From the Depths) : discussion entre David Ladd et Paul Maslanksy (12min 33s – 2017)
  • Fermeture des portes ! (Mind the Doors !) : interview de Hugh Armstrong (15min 35s – 2016)
  • Les Contes du métro (Tales from the Tube) : interview de Gary Sherman et des producteurs exécutifs Jay Kanter et Alan Ladd, Jr. (18min 50s – 2017)
  • Bande annonce (2min 06s – VO)
  • 3 spots TV (1min 53s – VO)
  • Livret rédigé par Marc Toullec (24 pages)

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