Archives de catégorie : Critiques Ciné

Mia Madre : La messe est dite

Si La Chambre du fils était une volonté profonde pour Nanni Moretti d’aborder la mort et le deuil impossible qui en découlait, il ne s’appuyait sur aucune expérience personnelle. Le cinéaste italien n’ayant en effet jamais eu la douleur de perdre un enfant. Mia Madre se positionne sur les mêmes thématiques à la différence notable que Moretti rend bien compte ici, à sa façon, de sa mère qui s’est éteinte en 2010 alors qu’il était en plein tournage d’Habemus Papam, son précédent film. Une façon certes de lui rendre comme un dernier hommage mais aussi de lui permettre une nouvelle fois de faire le point sur son Art, sa vie et ses combats politiques.

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Marguerite & Julien : Conte cruel de la jeunesse

Après La Tête haute, La Loi du marché, Dheepan et Mon Roi, Marguerite & Julien est l’ultime des cinq films français qui sort dans les salles à avoir été sélectionnés en compétition officielle lors du dernier festival de Cannes. Il était temps. Mais le dernier Donzelli s’est certainement fait attendre pour laisser derrière lui se dissiper l’accueil glacial qu’il reçut lors de sa projection cannoise. Il suffit de se souvenir du sort réservé l’année dernière à The Search pour comprendre la volonté du distributeur à lui donner un maximum de chances pour s’épanouir. Mais la comparaison doit s’arrêter là car autant le film de Michel Hazanavicius souffrait de maux inextinguibles que même un remontage en règle ne pouvait sauver, autant Marguerite & Julien est une réussite totale qu’il serait bien injuste de passer à côté.

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Strictly Criminal : Noir c’est noir

Passé par différentes manifestations cinématographiques de renom (en sélection officielle aux derniers Festival de Venise et de Toronto) et nanti d’une kyrielle de superlatifs en guise de campagne promotionnelle, Strictly Criminal débarque dans les salles obscures en guise de contre-programmation au nettement plus familial Voyage d’Arlo. Derrière les effets de maquillage appliqués au visage du sieur Depp se cache-t-il un aussi brillant « gangster movie » que sa réputation le laisserait supposer ? Continuer la lecture de Strictly Criminal : Noir c’est noir

Le Voyage d’Arlo : Tout là-haut !

Le Voyage d’Arlo est un projet de longue date puisqu’il débute en 2009. Depuis, le film a changé de réal, de compositeur mais aussi de doubleurs. Ce n’est pas une première chez les gens de la petite lampe bondissante dont on connaît le goût prononcé pour l’excellence. Ainsi Ratatouille avait, on se souvient, lui aussi suivi le même cheminement de production tortueux pour déboucher sur le petit bijou d’animation que l’on sait. Un nouvel accouchement dans la douleur donc qui donne naissance à un film d’animation qui remet l’Église Pixar au centre du village comme on dit.

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Crazy Amy : Délires Express

Si Crazy Amy est un film signé Apatow, il n’en a toutefois pas l’ADN habituel, ce qui déconcerte dans un premier temps puis participe à en apprécier avec encore plus d’intensité ses très nombreuses facettes. En fait Judd Apatow semble revenir ici à ses premiers amours quand ses films avaient pour ambition essentielle de faire rire en s’appuyant sur des situations scabreuses pour ne pas dire quasi exclusivement situées en dessous de la ceinture. On pense bien entendu à 40 ans toujours puceau ou sa suite officieuse En cloque, mode d’emploi. L’univers Apatow s’y construisait pourtant déjà (réflexion sur le couple surtout) bien aidé par le fait qu’il émargeait au générique en tant que scénariste et producteur en plus de sa présence derrière la caméra.

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