Archives de catégorie : Cinéma

Quelques heures de printemps (2012) – Souffle de vie

Avec Quelques heures de printemps Stéphane Brizé semble passer à la vitesse supérieure. Son cinéma fait jusqu’ici de morceaux de vies en apesanteur qu’il faut contrarier pour en obtenir une nouvelle trajectoire forcément plus cinégénique se transforme sous nos yeux en quelque chose de plus terrien et de moins manipulateur. Comme si le cinéaste certes talentueux, composait enfin avec l’homme derrière la caméra, sans affects, sans afféteries. D’aucuns appelleraient cela la maturité, nous on préfère y voir une nouvelle façon plus intime de traiter son sujet de prédilection : les relations entre hommes et femmes.

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Adieu Berthe – L’enterrement de mémé (2012)

Les frères Podalydès nous reviennent en très grande forme avec cet Adieu Berthe qui fit d’ailleurs un passage remarqué à la Quinzaine à Cannes de cette année. C’est bien simple on est revenu au niveau de leurs premiers films que furent Versailles rive gauche (en fait un moyen métrage) et surtout Dieu seul me voit. Non que ce qui a suivi soit à jeter aux orties, bien au contraire, mais il était évident que quelles que soient les qualités indéniables des Liberté Oléron et autres adaptations des aventures de Rouletabille, il manquait un « je ne sais quoi » qui leur aurait permis d’accéder eux-aussi au panthéon de ces œuvres qui marquent une génération. Il est tout aussi indiscutable que le résultat mi-figue mi-raisin de Bancs publics, dernière association en date et film bien trop chorale pour n’en garder qu’un souvenir anecdotique, aura porté ses fruits. Adieu Berthe propose en effet un resserrement de son bestiaire au sein d’une histoire à l’ADN en mutation perpétuelle.

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Amour – Leçon de vie

Avec Amour, Michael Haneke surprend une nouvelle fois en brouillant les cartes et les codes d’un cinéma que l’on croyait pourtant bien connaître. Par contre ce que l’on pouvait supposer à l’époque du palmé d’or Ruban Blanc, c’est qu’il allait devoir continuer à creuser son sillon vers d’autres terres arables s’il ne voulait pas provoquer la redite. Ce qu’il a toujours fait au demeurant (même en réalisant lui-même le remake de Funny games) mais dans des proportions et une direction jamais expérimentées jusqu’ici.

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La Chasse – Dogville

Un an après le choc Polisse (Prix du Jury au Festival de Cannes 2011), le dossier des « abus sexuels sur mineurs » est de retour sur la Croisette sous la houlette de Thomas Vinterberg avec un long-métrage qui prend l’exact contre-pied du film de Maïwenn : celui de nous faire prendre fait et cause pour le (supposé) pédophile en s’appuyant, oh ultime blasphème, sur le fait que les enfants ont beaucoup d’imagination et que l’adage selon lequel « les enfants ne mentent jamais » ne doit pas être systématiquement considéré au pied de la lettre.

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Présumé coupable – Au nom de la Vérité

Il est 6 heures en ce petit matin froid de novembre 2004 quand une armée de gendarmes débarque au domicile d’Alain Marécaux situé dans un village à trente kilomètres d’Outreau, ville du nord de la France. C’est là que cet huissier de profession fait la connaissance du juge d’instruction Fabrice Burgaud venu lui signifier sa garde à vue sur dénonciation d’un mineur d’actes de pédophilie à son encontre. S’ensuit alors pour cet homme, sa femme et 14 autres personnes accusés de la même façon, un long calvaire de plus de 23 mois connu sous l’appellation de « l’affaire Outreau » qui débouchera sur une retentissante erreur judiciaire. Alain Marécaux a tenu un journal de tout cela devenu un bouquin – Chronique de mon erreur judiciaire : une victime de l’affaire d’Outreau – dont la lecture aura bouleversé un Vincent Garenq bien décidé à en faire Présumé coupable, le sujet de son deuxième long.

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