The Beta Test est réalisé par Jim Cummings, révélé par Thunder Road, et PJ McCabe, qui signe ici son premier long-métrage. Les deux hommes avaient collaboré en 2011 sur un court-métrage en 3D intitulé The Flamingo. Ils se connaissent depuis de nombreuses années et se sont rencontrés au Emerson College de Boston.
The Beta Test est né à partir du thème de l’adultère. Jim Cummings raconte : « On réfléchissait à la question de la « cancel culture », la culture du bannissement. J’avais lu un article expliquant que les chiffres de l’adultère étaient bas parce que le public est terrifié par la possibilité d’être publiquement montré du doigt. Les menteurs et les infidèles vivent une époque compliquée, n’est-ce pas… » Lui et PJ McCabe sont tous les deux des hommes mariés « monogames et très conventionnels ». Ils se sont amusés à imaginer comment ils réagiraient s’ils avaient une invitation pour avoir une unique aventure.
The Beta Test (2021)
Réalisateur(s) : Jim Cummings et PJ McCabe
Avec : Jim Cummings, Virginia Newcomb, PJ McCabe, Jessie Barr, Malin Barr
Durée : 1h31
Distributeur : New Story
Sortie en salles : 15 décembre 2021
Résumé : Jordan Hines, un agent hollywoodien à succès sur le point de se marier, reçoit une lettre anonyme l’invitant à un mystérieux rendez-vous sexuel…
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- Notre avis : On avait découvert le travail de Jim Cummings avec Thunder Road, film financé en grande partie via une opération de crowfunding avec lequel il avait cassé la baraque à commencer par la France où le succès fut au rendez-vous avec plus de 80 000 entrées. Film où il s’octroyait le rôle principal lui permettant aussi de faire constater ses talents d’acteur funambule. Pour rappel, Thunder Road donnait l’impression d’une première œuvre où il faut tout donner dans le cas où l’aventure serait sans lendemain. Une sorte de cri désespéré venant du plus profond des entrailles d’un véritable amoureux du cinéma (revoir à ce sujet notre interview avec lui ici). Depuis, le bougre a enchaîné deux nouvelles réalisations. The Wolf of Snow Hollow d’abord où Jim Cummings retrouve son rôle de flic habitant cette fois-ci dans une petite ville perdue dans la montagne où là encore sa vie de famille prend l’eau. Mais au lieu d’en faire le sujet principal du film, l’action va très vite se déporter sur son enquête de meurtres sauvages perpétrés lors des dernières pleines lunes par ce qui semble être une bête au pedigree totalement inconnu. C’est gentiment efficace et en tout cas beaucoup moins anecdotique que, au hasard, Teddy des frères Boukherma sorti cet été. The Wolf of Snow Hollow n’est même pas sorti en DVD chez nous (alors que Teddy oui…) mais il est heureusement disponible aux États-Unis en Blu-ray et DVD, sinon en dématérialisé d’une façon ou d’une autre…
The Beta Test a quant à lui les honneurs d’une sortie cinoche en France. Pour ce troisième long, Jim Cummings s’est associé à PJ McCabe, un ami de longue date, qui lui apporte à l’évidence une certaine rigueur narrative qui pouvait manquer à ses deux premiers films. Mais d’un autre côté, les enjeux de cette histoire sont d’une portée bien plus faible. Pour être plus clair, disons que son intérêt s’effiloche à mesure que le film avance vers son plan final. Les 45 premières minutes sont ainsi bien tenues. L’exposition et le développement subséquent sont efficaces : une femme se fait sauvagement trucider dans une villa située dans les hauteurs de Los Angeles, le tout rappelant De Palma pompant Hitchcock. Cut. Le personnage joué par Jim Cummings entre en scène. C’est un agent à Hollywood pour qui les affaires sont florissantes. Il est à quelques semaines de se marier et reçoit dans sa boîte aux lettres une lettre anonyme toute de rose pourpre vêtue lui proposant un rendez-vous sexuel avec une inconnue. La suite, vous la devinez. C’est justement après la consommation adultérine que les choses se gâtent à la fois pour notre « héros » mais aussi pour le film.
The Beta Test navigant dès lors à vue et au gré des accès de plus en plus hystériques de l’acteur Jim Cummings cabotinant à souhait tout en emmenant sa réalisation en des rivages de plus en plus illisibles. Sans parler du ou des messages que les deux compères ont voulu véhiculer. L’adultère c’est mal mais on a voulu expérimenter cela par film interposé et le précipiter dans l’Amérique de 2021. C’est pour le moins léger à tel point d’ailleurs que le Liaison fatale (1988) d’Adrian Lyne en deviendrait presque fréquentable en comparaison. Il y aussi une tentative de mise à l’index du milieu du cinéma mais le personnage de Jim Cummings fait bien pâle figure au regard de celui magistralement interprété en son temps par Kevin Spacey dans Swimming With Sharks de George Huang. Il y a enfin une volonté de clin d’œil envers le film noir que Jim Cummings et son compère tentent d’insuffler par une enquête qui part un peu dans tous les sens et qui finalement n’a que peu d’intérêt. The Beta Test aurait dû s’appeler The Beta Film. Peut-être qu’avec un tel titre, le duo se serait véritablement lâché en allant beaucoup plus loin dans l’expérimentation visuelle et scénaristique quasi nonsensique que le film ne fait malheureusement qu’affleurer. 3/5
- Box office : 1 015 entrées sur 29 copies lors du 1er jour d’exploitation. En comparaison Thunder Road réalisait 4 248 entrées sur 66 copies au même temps de passage.
- La chronique Blu-ray : Si Thunder Road avait bénéficié d’une édition Blu-ray chez l’éditeur Blaq Out, on serait plus qu’agréablement surpris de voir The Beta Test bénéficier d’une aussi belle attention.
