Maigret - Image une fiche film

Fiche film : Maigret (2021)

Le film est adapté du roman Maigret et la jeune morte de Georges Simenon, publié pour la première fois en 1954. Ce récit (l’une des œuvres les plus crépusculaires de l’écrivain) a déjà connu quatre adaptations en téléfilms de 1959 à 1973. Le réalisateur Patrice Leconte explique : « Avec Jérôme Tonnerre, on partage la même admiration pour Simenon et, assez naturellement, on a eu envie de nous replonger dans son univers. C’est alors que Jérôme m’a fait remarquer que Maigret n’avait pas été incarné au cinéma depuis 1958, avec Jean Gabin. On allait donc adapter un Maigret.
Mais on voulait que l’intrigue se déroule à Paris parce que, à mes yeux, Maigret est rattaché à certains lieux emblématiques comme le quai des Orfèvres ou les Batignolles. Jérôme est alors tombé sur Maigret et la jeune morte que je ne connaissais pas : quand je l’ai lu, il s’est imposé comme une évidence. »

Maigret (2021)

Réalisateur(s) : Patrice Leconte
Avec : Gérard Depardieu, Jade Labeste, Mélanie Bernier, Aurore Clément, André Wilms
Durée : 1h28
Distributeur : SND
Sortie en salles : 23 février 2022

Résumé : Maigret enquête sur la mort d’une jeune fille. Rien ne permet de l’identifier, personne ne semble l’avoir connue, ni se souvenir d’elle. Il rencontre une délinquante, qui ressemble étrangement à la victime, et réveille en lui le souvenir d’une autre disparition, plus ancienne et plus intime…

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  • Notre avis : Il parait que Patrice Leconte a galéré comme jamais pour monter son Maigret. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les chaînes n’en voulaient pas car le personnage est dorénavant assimilé à l’univers télévisuel et personne ne voyait grand monde se déplacer au cinéma pour y découvrir une nouvelle enquête du policier de la littérature française le plus connu de par chez nous et par-delà nos frontières. On vous parle de surcroît d’un temps où le COVID n’avait pas encore droit de cité et que les salles de cinéma françaises engrangeaient plus de 200 000 millions de spectateurs. Pour autant, Philippe Carcassonne et Jean-Louis Livi, ses producteurs, ont réussi à infléchir la tendance moyennant des coupes dans le budget initial qui passera de plus de 5M à 4,4M d’euros (sources Nicoby/Joub). La Région Ile-de-France y a été de son obole tout comme SND (distributeur) et Canal+ qui sera donc bien le premier à programmer le film en télé. Un cadre de diffusion dans lequel Maigret risque certainement de se sentir un peu à l’étroit tant la réalisation de Leconte qui use avec délectation du scope, ramène immanquablement son film à être découvert au cinéma.
    Au-delà du cadre, il y d’ailleurs aussi cette photo ultra travaillée faite d’ombres portées et de spots de lumière. De quoi aiguiser l’œil et lui donner sans cesse à observer. D’abord celui du déplacement des corps toujours signifiant, jamais hésitant. Leconte sait en effet où il va et emmène tout son petit monde avec lui. Ensuite celui du jeu des acteurs souvent dans la retenue à commencer par Depardieu qui campe au final un Maigret mélancolique qui ne peut même plus se consoler en fumant sa pipe. Leconte voulant en effet se « débarrasser » de cet objet iconique en commençant le film par une visite chez le médecin où celui-ci conseille au commissaire de lever le pied. Le but étant de ne jamais jouer sur la légende et l’imagerie entendue et attendue afin de mieux fissurer la carapace pour en révéler quelques traits inconnus ou presque. Enfin, celui des décors dans la grande tradition du cinéma français des années 50 où les studios étaient rois mais aussi de quelques extérieurs accentuant ce sentiment d’un Paris fantomatique, désabusé et onirique.
    Émerge alors très vite une forme d’épure très éloignée de Maigret et la jeune morte, le roman de Georges Simenon que Jérôme Tonnerre et Patrice Leconte se sont mis en tête de porter à l’écran. La faute sans doute à un budget décroissant au fur et à mesure que la production du film avançait, mais aussi à un Leconte qui voulait un Maigret sans gras, ni fioriture. Un film raclé à l’os dans le seul but de cheminer sans détour au cœur même du personnage Maigret. Et là, le voilà qui nous touche jusqu’à l’âme en révélant certains secrets de famille qui rappellent Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, le meilleur des trois « Maigret » avec Gabin. Et dans ce registre Depardieu est magistral. Rien que de par sa stature, il est Maigret. Et quand il semble ânonner ses répliques, on peut fermer les yeux pour y croire totalement.
    Avec Maigret, Leconte renoue sans conteste avec les grandes heures de sa filmo. Il y a même comme une suite largement improbable à Monsieur Hire (1989), l’un de ses chefs-d’œuvre et autre magnifique adaptation d’un roman de Simenon. 3,5/5
  • Box office : Maigret réalise 57 941 entrées sur 585 copies dès le premier jour d’exploitation. De quoi lui permettre d’envisager un cumul a minima aux alentours des 500 000 spectateurs. Edit 06/06 : 541 128 entrées sera donc le chiffre exacte en 9 semaines d’exploitation. Ce n’est pas si mal mais il est évident que le distributeur en attendait a minima le double.
  • La chronique Blu-ray : Un Blu-ray chez M6 Vidéo est déjà annoncé pour 23 juin.

Maigret - Affiche

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