« Ma mère est gynécologue, mon père, dermatologue et j’ai une grande sœur. Je sais, ça explique tout ! Pour autant, mes personnages ne ressemblent pas à ma famille. Depuis toute petite, j’ai entendu mes parents parler de médecine, sans tabou. C’était leur quotidien. J’avais mon nez fourré dans leurs livres. Je me souviens d’une photo d’un petit lépreux dont l’oreille a été recollée à l’aide de sangsues ! Cela a eu un double effet sur moi : si la mort, la décomposition étaient normalisées, je suis devenue hypocondriaque. J’ai beaucoup fantasmé sur la maladie. J’ai vu mon premier film d’horreur par hasard à 6 ans. Mes parents n’étaient bien-sûr pas au courant. J’ai réalisé plus tard que c’était Massacre à la tronçonneuse. J’étais intriguée, pas du tout effrayée, comme préparée à cette imagerie. En plus Leatherface y est montré comme un artiste dans son musée des horreurs, donc qui sait… ? Et puis ma mère est très féministe. Du fait de son métier, elle m’a inculqué son intérêt pour les trajectoires de femmes, le sens de la solidarité, et m’a souvent répété qu’il n’y a rien qu’un homme fasse qu’une femme ne puisse pas faire » – Julia Ducournau, scénariste / réalisatrice de Grave
Archives par mot-clé : Wild Bunch Distribution
Fiche film : L’Odyssée
« Tout part d’un de mes enfants. Je me retrouve à parler de Cousteau à la maison et je m’aperçois que mon fils ne voit absolument pas de qui je parle. Il ne connaissait rien, ni les films, ni la Calypso, ni les bonnets rouges de l’équipage ! C’était incroyable car pour les gens de ma génération, le commandant Cousteau c’était un peu Jésus Christ, l’un des hommes les plus connus au monde… En discutant autour de moi, j’ai réalisé qu’il était en train de tomber complètement dans l’oubli pour les moins de 20 ans, voire les moins de 30 ans. J’ai donc commencé à regarder ce qui était écrit sur lui. Sur internet, dans les livres, j’ai revu des documentaires et tout cela au final a réveillé une nostalgie d’enfance. Je me suis également aperçu qu’à part le film de Wes Anderson « La vie aquatique », aucun projet de cinéma n’avait jamais abordé ce destin exceptionnel… À partir de là, j’ai tiré comme sur le fil d’une pelote et j’ai vite senti un mystère : on sait très peu de choses sur Jacques-Yves Cousteau. Il maîtrisait parfaitement sa communication en se filmant avec son équipage mais sans jamais rien révéler de son intimité. » – Jérôme Salle à propos des origines de L’Odyssée Continuer la lecture de Fiche film : L’Odyssée
Comancheria : Macadam Cowboy
Pour ceux qui s’en souviennent, David Mackenzie a commencé à réellement faire parler de lui en 2009 avec Toy Boy où Ashton Kutcher jouait le rôle d’un gigolo qui tombait amoureux d’une serveuse au même pedigree social que lui. De cette comédie romantique un tantinet grinçante, le réalisateur britannique se fait ensuite une nouvelle fois remarquer avec Perfect Sense, sorte de fable SF intrigante à tendance là encore romantique (Ewan McGregor et Eva Green à l’affiche) où il est question d’un monde dont l’humanité perd peu à peu ses cinq sens. Mais c’est surtout avec Les Poings contre les murs, film de prison d’une sécheresse et dureté incroyable avec en prime la révélation Jack O’Connell, qui va définitivement installer son nom sur l’appli GPS Cinéma. C’est d’ailleurs en découvrant ce film que les producteurs de Comancheria ont eu l’idée de lui en proposer la réalisation.
Fiche film : La Tortue rouge
Le néérlandais Michael Dudok de Wit a été révélé dans le monde de l’animation grâce à son court-métrage Le moine et le poisson, qui a notamment été récompensé par le César du meilleur court-métrage en 1994 et nommé aux Oscars. La Tortue rouge est son premier long-métrage.
La Fille du patron : Violence des échanges en milieu ouvrier
Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu un film ayant en filigrane la classe ouvrière sans que celle-ci ne soit dépeinte à l’emporte-pièce ou qu’elle soit juste utilisée comme un alibi hypocrite de cinéma. Avec La Fille du Patron, Olivier Loustau dont c’est le premier long et que l’on connaissait surtout jusqu’ici pour être un habitué du cinéma de Kechiche, dresse un portrait juste et sans artifices d’un milieu en voie de disparition. Le temps n’est en effet plus aux Violence des échanges en milieu tempéré et encore moins aux Ressources humaines. L’espoir d’une vie meilleure et même les luttes d’antan sont terminés ou alors voués irrémédiablement à ne déboucher sur rien d’autre que plus de misères sociales. Pour autant, La Fille du patron est un film lumineux qui use de la métaphore rugbystique et du sentiment amoureux pour créer une émulation pleine de vie à l’écran.
Continuer la lecture de La Fille du patron : Violence des échanges en milieu ouvrier