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Fiche film : Napoléon (2023)

Pour Ridley Scott, il s’agit d’une histoire – l’ascension fulgurante d’un génie militaire, la possibilité d’évoquer sa dualité et sa personnalité dans une œuvre spectaculaire que peu de réalisateurs auraient pu mettre en scène – qu’il souhaitait porter à l’écran depuis longtemps. « J’adore les récits historiques car l’Histoire me passionne », dit-il. « L’histoire napoléonienne marque le début de l’histoire moderne. Il a changé le monde et redéfini les règles ».

À l’origine, Napoléon était destiné à une sortie exclusive sur Apple TV+. Le film bénéficie finalement d’une sortie en salles, avant d’être diffusé à une date ultérieure sur la plateforme de streaming.

Napoléon dure au cinéma 2h38 contre 4h15 quand il sera disponible sur Apple TV+.

Napoléon (2023)

Réalisateur(s) : Ridley Scott
Avec : Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim, Rupert Everett, Ludivine Sagnier
Distributeur :  Sony Pictures Releasing France
Durée : 2h38min
Sortie en salles : 22 novembre 2023

Résumé : Fresque spectaculaire, Napoléon s’attache à l’ascension et à la chute de l’Empereur Napoléon Bonaparte. Le film retrace la conquête acharnée du pouvoir par Bonaparte à travers le prisme de ses rapports passionnels et tourmentés avec Joséphine, le grand amour de sa vie.

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  • Notre Avis : Au prix où sont les places de cinoche aujourd’hui, on peut se dire que le premier point positif de Napoléon est que du haut de ses 158 minutes on rentabilise déjà son billet. Ensuite, et toujours dans cette optique, on pourrait aussi avancer que certains passages méritent le visionnage sur grand écran tant on sait le cinéaste anglais jamais avare en séquences mémorables et spectaculaires. Une telle métronomie dans l’emphase n’est d’ailleurs certainement pas anodine et interroge à minima. Il démontre sans aucun doute et d’abord la volonté d’un homme à laisser une trace mais aussi de faciliter une forme de symbiose avec le spectateur. Il est plus que jamais évident que peu de cinéastes peuvent se targuer à l’heure actuelle de véhiculer une telle signature visuelle. Christopher Nolan, Denis Villeneuve, Damien Chazelle sont de ceux-là. Le hic toutefois ici c’est que si la volonté de nous en mettre plein la vue est toujours là on a quand même l’impression que tout est fait à la va-vite sinon bâclée. Comme si avec l’expérience il ne fallait pas s’éterniser à la différence d’un Kubrick (au hasard) qui avait eu lui aussi comme projet de se frotter au destin hors norme de Napoléon Bonaparte mais qui après plusieurs années de recherche et l’arrivée sur les écrans du film Waterloo (1970) du russe Sergueï Bondartchouk avec Rod Steiger dans le rôle de l’Empereur, finit par laisser tomber cette entreprise qui de par son côté plus que dispendieux n’avait de toute façon plus les faveurs des Studios (MGM pour ne pas la citer) de l’époque.
    Chez Scott au contraire, on a mis 60 jours pour mettre le film en boîte. Il y a des films d’auteurs français à moins de 6M d’euros qui peuvent s’étaler sur plus de semaines. Pour y arriver, il a concentré ses efforts logistiques aux alentours de Londres (un peu aussi du côté de l’île de Malte où Scott avait déjà posé ses caméras pour Gladiator et certainement pour le second opus à venir) et surtout il prépare méticuleusement les choses en amont afin de rendre justement le moment du tournage le plus fluide possible. Sans oublier l’étape du montage qu’il débute dès les premiers jours de prises de vue. Forcément à Hollywood (et chez Apple TV) on apprécie. Pas ou peu de dépassement de budget, un planning tenu pour un résultat encensé au moins par le premier cercle. Une dextérité opératique rendue aussi possible par la volonté d’axer l’histoire sur les relations entre Napoléon Bonaparte et Joséphine de Beauharnais. Un tel fil rouge permet de ne pas se consumer plus que ça en reconstitutions diverses et variées tout en donnant au film une couleur particulière lui permettant de casser l’aspect du simple biopic chronologique. D’autant que Ridley Scott affirme ici que sans Joséphine l’Empereur n’était rien lui permettant d’enrichir sa filmo d’une nouvelle figure de femme forte qu’il avait introduite avec Ellen Ripley / Sigourney Weaver dans Alien. Par contre on passera sur la véracité historique. Mais tel n’est pas la volonté manifeste du cinéaste et ce dès les premières minutes où on voit le futur empereur assister à la décapitation de Marie-Antoinette. Une pirouette scénaristique qui lui permet d’introduire son personnage et son aversion pour cette période révolutionnaire dite de la terreur alors que l’on sait Napoléon à Toulon à ce moment-là.
    Vous l’aurez compris, si on essaye comme on peut de défendre Napoléon, voilà pourtant un film qu’il est difficile de ranger parmi les réussites du réalisateur des Duellistes, son premier long qui se déroulait d’ailleurs précisément durant les guerres napoléoniennes. En cause d’abord ce sentiment qu’il est passé à côté de son sujet en ne lui accordant finalement que peu de temps de film (à infirmer ou à confirmer quand on découvrira la version de plus de 4h sur Apple TV) l’obligeant à faire des choix. Comme celui d’oblitérer tout un pan de son action politique dont certaines réformes constituent encore aujourd’hui le socle de notre quotidien républicain. Prenons notre Code civil dit aussi « Code napoléonien » promulgué en 1804 dont beaucoup des articles primitifs subsistent encore aujourd’hui, il reste la pierre angulaire de notre justice et a inspiré le système juridique de nombreux pays, soit sous forme d’adoption directe, soit sous la forme d’une influence assez forte. On conviendra que tout ceci n’est pas trop cinégénique et que l’audience internationale n’en a rien à carrer. Mais ne même pas le mentionner tout en mettant en avant lors du générique de fin le nombre de morts que ses campagnes ont causées (des chiffres infirmés depuis par les spécialistes de cette période) nous laissent déjà un petit goût amer dans la bouche.
    Et puis ne s’intéresser qu’au « génie » militaire nous semble un tantinet réducteur surtout quand cela est contrebalancé par une étude de personnalité qui oscille entre la pleureuse se lovant dans les bras de Joséphine et un rustre bas du front sans véritable vision ou autre ambition que d’aller tringler justement sa Joséphine. C’est parce qu’il a des doutes sur sa fidélité qu’il laisse en plan son armée en pleine campagne d’Égypte mais sans oublier de tirer quelques coups de canons sur les pyramides. C’est quand même faire montre d’une certaine bassesse d’esprit que de dépeindre cet homme amoureux de l’Histoire Antique et au plus proche de ses hommes partir pour une simple histoire de cul. S’il retourne en France en secret c’est qu’il sait le Directoire à la peine lui ouvrant sans aucun doute les portes du pouvoir. Enfin, on l’a déjà un peu mentionné plus haut, si les batailles ont été filmées à 60 caméras (on exagère à peine), persiste cette impression de platitude un peu comme si on matait sur la chaine Histoire ces reconstitutions organisées par des amoureux de la chose en costume. Ô certes on a l’impression d’y être mais sans vraiment se sentir concerné. Un manque d’amplitude et comme une forme de nivellement par le bas qui finit par nous mettre définitivement dans la peau d’un spectateur et non d’un acteur du film. Ce qui pour Ridley Scott est sans aucun doute la pire chose à lui dire. 2/5
  • Box office : 3 076 entrées sur 34 copies lors de la séance 14h sur Paris. C’est le 8ème meilleur 14h en 2023. Edit : 121 840 entrées 1er jour sur 743 copies. House of Gucci, le précédent film de Scott, avait lui réuni 33 895 spectateurs (sur 401 copies) pour un cumul à 798 747 entrées. Il n’est donc pas fou d’envisager Napoléon au-delà du million d’entrées. Ce que Alien : Convenant avait réalisé en 2017 (1 291 906  entrées) avec un 1er jour à 143 229 entrées sur 611 copies. C’est pour info le dernier film signé Ridley Scott à avoir dépassé le million d’entrées en France. Edit 27/11 : 660 519 entrées au sortir du 1er week-end. Napoléon fait donc déjà mieux qu’Alien : Convenant qui enregistrait au même moment 598 523 entrées. Ce qui nous permet d’affiner un éventuel cumul aux alentours de 1 450 000 entrées. Pas loin des 1 524 538 entrées de Exodus : Gods and Kings (2014) qui est à ce jour le 9ème plus gros succès de Ridley Scott en France. Le 1er restant certainement à tout jamais Gladiator (2000) avec ses 4 733 174 entrées. Edit 29/11 : 764 419 entrées après une première semaine d’exploitation.
  • La chronique Blu-ray et Blu-ray 4K : Pas d’annonce au moment où nous publions cette page (sinon en Italie) mais il ne fait aucun doute que Napoléon bénéficiera de moult éditions Blu-ray et Blu-ray 4K.

2 réflexions sur « Fiche film : Napoléon (2023) »

  1. On n’est jamais déçu du blabla des critiques de Gillet. Phrases prétentieuses étalant un vide crasse. Ce quidam clairvoyant à toujours coulé des films qui furent tous de grands succès… Nul n’est prophète en son pays dit-on…

  2. ce film ne respecte rien, c’est une caricature. Quand on regarde en VO c’est pire, on a l’impression que ça parle de tout mais pas de notre histoire. En effet, Marie-Antoinette a été rasée avant d’être décapitée (comme l’ont été plus tard celles qui couchaient avec les Boches), on le voit copuler comme un lapin, c’est vulgaire. J’ai préféré quitter la salle à la moitié que de m’infliger tout le film…

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