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Fiche film : Vermines (2023)

Vermines est le premier long-métrage de Sébastien Vaniček, qui a auparavant fait ses armes sur plusieurs courts, dont Mayday récompensé dans plusieurs festivals et Crocs. C’est après ce court, mettant en scène une chienne contrainte par son maître d’aller combattre dans des arènes, que le réalisateur décide de quitter son emploi à Disneyland Paris pour se consacrer pleinement au cinéma.

« En 2020, j’ai créé Lourd Métrage pour réunir mes amis de longue date avec qui j’ai tant tourné. J’ai rencontré Jérôme Niel avec qui nous nous sommes très vite mis au travail sur de nouveaux projets. Le producteur Harry Tordjman, qui m’avait remis un prix lors d’un festival en 2013, a été emballé par non seulement le pitch de Vermines mais aussi la puissance du propos. Il m’a présenté à Netflix qui nous a également suivi : pour eux, le film devait avoir une vie en salles avant d’être diffusé sur leur plateforme. »

Vermines (2023)

Réalisateur(s) : Sébastien Vaniček
Avec : Théo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield
Durée : 1h45
Distributeur : Tandem
Sortie en salles : 27décembre 2023

Résumé : Face à une invasion d’araignées, les habitants d’un immeuble vont devoir survivre.

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  • Notre avis : Ce qui est immédiatement appréciable avec Vermines, c’est sa propension à ne pas tourner autour du pot. Ainsi, lors du pré-générique on est dans un désert. La caméra suit au plus près des chasseurs d’araignées. Ils soulèvent quelques cailloux jusqu’à ce que l’un d’entre eux découvre l’entrée d’un petit tunnel. Ni une ni deux ils l’enfument dans l’espoir de capturer quelques arachnides qu’ils pourront alors monnayer à la ville. Mais forcément le plan ne se passe pas sans accrocs. S’ensuit un générique en forme de bon vieux clip monté à l’ancienne (quelques séquences de Pi de Darren Aronofsky nous viennent immédiatement en tête) avec pour fil rouge une des araignées capturées et trimballées en contrebande. Jusqu’à se retrouver dans une échoppe que l’on devine en banlieue parisienne. Y a plus qu’à, comme dirait l’autre. Y a plus qu’à rencontrer le récipiendaire qui l’emmènera dans sa tour (à part les habitants de Noisy-Le-Grand, les plus perspicaces reconnaitront l’ensemble immobilier dit des arènes de Picasso). En un peu moins de 8 minutes top chrono, les choses sérieuses peuvent commencer. Vous avez dit efficace ? Nous on préfère y voir la patte d’un cinéaste – auteur qui a déjà tout compris aux codes intrinsèques du genre.
    Celui du survival en huit clos où une fois présentés les quelques personnages essentiels au récit, on les met en situation plus que délicate. Et dès lors il est fort à parier que la plupart des spectateurs y trouveront leur compte en se reconnaissant dans l’un ou l’une d’entre eux. Bien entendu on n’évite pas certains clichés mais c’est quand même tout l’intérêt de ce genre d’arc narratif choral où chacun va réagir différemment devant des situations extrêmes donnant par la même la possibilité aux auteurs (Sébastien Vaniček, le réal, et Florent Bernard) d’explorer et d’affiner certains caractères dans le feu de l’action. Ça c’est pour le premier niveau. Pour le deuxième il est aussi d’usage pour ce genre de film d’y introduire une réflexion sur une thématique en rapport avec « l’air du temps ». Où comment parler de la banlieue avec ses « vermines » et sa police adepte du « on tape d’abord, on discute ensuite ». Pour autant ce second niveau n’est absolument pas chronophage du reste. C’est que Sébastien Vaniček ne ventile pas façon puzzle et encore moins tel un bulldozer. Les choses sont en fait plus suggérées (jamais outrées) parce que Sébastien Vaniček s’intéresse d’abord à l’exponentielle montée en tension de son récit qui s’il s’affranchit de pas mal de vraisemblance touche systématiquement au but en nous vissant gentiment dans notre fauteuil dans l’attente de la suite.
    On a parlé d’efficacité au début. Rajoutons générosité. Celle de la prestation des acteurs qui ne surjouent jamais. Celle ensuite d’une mise en scène certes jamais avare en effets de manche visuels mais toujours au service de l’histoire. Celle enfin des effets spéciaux alliant photo chiadée et bien entendu araignées travaillées en numérique mais aussi in vivo sur le tournage. Ce qui permet au jeune réal qui a déjà derrière lui une flopée de courts-métrages pour certains remarqués en festival, de donner libre court à ses clins d’œil de cinéma qui truffent pas mal de ses plans et de donner à son film une tessiture assez rare dans le cinéma français de ce type où l’angle auteur / art et essai finit toujours par phagocyter l’ensemble. Dans Vermines il faut s’en sortir coûte que coûte en passant outre les rancœurs et autres blessures de la vie le tout sur un rythme qui ne laisse que très peu de temps à la récupération et à la réflexion. Et c’est tant mieux tant on a encore en tête le récent La Tour de Guillaume Nicloux qui sur une entame différente se voulait lui aussi être un survival replié sur lui-même mais au final insipide, pompeux et in fine particulièrement chiant et raté.
    Vermines s’apparente à ce cinéma d’exploitation qui avait le vent en poupe dans les années 70 et pour lequel Tarantino lui a donné ses lettres de noblesse après coup. Quelques minutes d’exposition, une caractérisation sommaire qui peut s’étoffer tout du long et on fonce dans le tas histoire de garder sans cesse le spectateur en haleine. Et même si la fin laissera un peu sur la faim (pas taper mais oui on sait que la formule est nulle), elle n’oblitèrera pas le fait que l’on a peut-être assisté à l’éclosion d’un petit jeune qui n’en veut. Le tout maintenant est de garder la même énergie, le même enthousiasme et surtout la même intelligence d’approche sur des projets qui forcément seront plus ambitieux. C’est en tout cas tout le mal que l’on souhaite à Sébastien Vaniček. 3/5
  • Box office : On ne connaît pas le budget du film (ou alors si vous l’avez n’hésitez pas à balancer l’info en commentaires Edit : On nous a soufflé 4M d’euros) mais quoi qu’il en soit il faut espérer que Vermines ne suive pas le même chemin au box office que Acide / Vincent doit mourir / Gueules noires… qui certes ne sont pas des réussites mais qui font montre d’un véritable frémissement dans le genre français que l’on aimerait voir perdurer surtout après le succès tant artistique que box-officien du Règne animal (au hasard). Edit 27/12 : Vermines enregistre 304 entrées sur 9 copies à la séance 14h Paris. À titre de comparaison Gueules noires c’était 139 entrées sur 6 copies / Acide : 533 entrées sur 22 copies / Vincent doit mourir : 316 entrées sur 7 copies / Le Règne animal : 1 228 entrées sur 30 copies. Edit 28/12 : 19 815 entrées 1er jour sur 242 copies. Continuons le comparatif : Acide c’était 21 105 entrées sur 458 copies / Gueules noires : 6 787 entrées sur 190 copies / Vincent doit mourir : 6 061 entrées sur 85 copies / Le Règne animal : 35 982 entrées sur 427 copies. Edit 4/01 : 93 896 entrées 1ère semaine sur 242 copies. Chiffre plutôt encourageant même s’il faut ramener cela à la période des vacances scolaires forcément plus favorable en matière d’affluence dans les salles. Il faudra voir ce que fera le film en deuxième semaine. Mais pour la forme continuons de filer la comparaison : Acide c’était 128 852 entrées sur 458 copies / Gueules noires : 33 469 entrées sur 190 copies / Vincent doit mourir : 23 621 entrées sur 85 copies / Le Règne animal : 224 476 entrées sur 427 copies. Edit 12/01 : 163 427 entrées en 15 jours. Vermines ne perd que 26% de ses spectateurs sur cette deuxième semaine.

Vermines - ESC

Une réflexion sur « Fiche film : Vermines (2023) »

  1. Édition Bluray collector en vue avec making of, commentaires du réal… confirmé par le producteur ça c’est cool !

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