Archives de catégorie : Tests Blu-ray / DVD

Brigade secrète (The Sleeping City – 1950) en Blu-ray chez Elephant Films

Brigade secrète fait partie de ces productions qui inondaient les cinémas de quartier américains depuis les années 30 et qui connurent leur apogée pendant et juste après la seconde guerre mondiale. Des films qui pouvaient être aussi présentés en avant-programme d’une grosse sortie ou avec un autre film du même acabit dans le cadre de doubles programmes. Ces films, qui ne dépassaient jamais les 85 minutes, étaient alors connus sous l’appellation « Séries B ». Une dénomination qui s’est depuis fourvoyée en ramenant ce genre de production à leur simple budget. Alors qu’à l’époque une série B ce n’était pas que cela. Une série B c’était aussi et surtout un tournage court (max 5 semaines) avec des acteurs bien souvent sous contrat avec un Studio (que les Studios pouvaient d’ailleurs se prêter) et qui recevaient donc un salaire à la semaine ou au mois qu’ils tournent ou pas. Et de fait il fallait donc les faire bosser quitte à sortir des films à la chaîne. C’était une époque où les Studios étaient aussi bien souvent propriétaires de leur propre parc de salles de cinéma ce qui avait pour conséquence que quel que soit le film produit, il était assuré d’être distribué avec à la clé une perspective de retour sur investissement beaucoup moins aléatoire qu’aujourd’hui. Mais la loi Antitrust entérinée par la Cours Suprême en 1948 y mit fin. Cela, cumulé avec l’arrivée de la télévision, fit que la série B originelle a progressivement disparu au profit de productions télés (séries TV et autres téléfilms) pendant qu’Hollywood tentait de se réinventer à coup de grosses machineries en cinémascope et en Technicolor (histoire justement de faire décrocher le quidam de sa télé).

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Le Prix du danger en Blu-ray chez Tamasa

On peut raisonnablement avancer que Le Prix du danger est quasi le chant du cygne d’un Yves Boisset montrant les muscles au cinéma. On parle du réalisateur qui avançait dans les années 70 sûr de son fait dans la dénonciation à tout crin d’une société corrompue (Le Saut de l’ange – 1971) et/ou trompée par ses édiles (L’Attentat – 1972 / R.A.S. – 1973). Une société foncièrement raciste (Dupond Lajoie – 1975) dotée d’une justice et d’une police aux ordres de la hiérarchie et du politique (Le Juge Fayard dit « le Shériff » – 1977 / La Femme flic – 1980). Avec Le Prix du danger, Boisset changeait diamétralement de braquet du côté de la forme en s’essayant au film d’anticipation (pour l’époque en tout cas), genre peu développé de par chez nous, mais qui dans le fond prolongeait son analyse peu reluisante d’une société manipulée, endormie, endoctrinée par un jeu télévisé faisant office en sous-main d’une nouvelle forme d’opium du peuple.

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Bloody Mama en Blu-ray chez ESC

Il est évident que quand sort en 1970 sur les écrans américain (essentiellement des Drive Inn dans un premier temps) Bloody Mama, il y a comme une envie de surfer sur le phénomène Bonny And Clyde qu’Arthur Penn réalisa deux plus tôt. On pourra d’ailleurs aussi remarquer que cette même année sortait sur les écrans Les Tueurs de la lune de miel (The Honeymoon Killers) qu’un certain Martin Scorsese devait réaliser avant qu’il ne quitte le tournage pour divergences de vues avec la boîte de prod qui n’est autre qu’American International Pictures, celle-là même qui a initiée Bloody Mama. Les deux films surfent sur les mêmes ressorts (discours sulfureux, traitement quelque peu violent, le tout mâtiné de sexe suggéré ou non) et surtout les mêmes inspirations (des faits authentiques ayant défrayés la chronique). Bloody Mama est en fait la quintessence du film d’exploitation qui a fait les beaux jours des vidéoclubs d’antan auquel l’éditeur ESC rend hommage via un combo DVD/Blu-ray aussi impeccable et propre sur lui que la famille Barker mis en scène ici par Roger Corman est déviante et crapoteuse.

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Le Péril jeune en Blu-ray chez Rimini

Avant d’être un film de cinéma, Le Péril jeune a été un téléfilm diffusé sur Arte (qui s’appelait alors La Sept / Arte) le 21 mai 1994 dans le cadre d’une collection appelée Les Années Lycée qui réunissait plusieurs projets sur une même thématique. Cette façon de faire avait alors le vent en poupe sur la toute jeune chaîne franco-allemande puisque dans le même temps on pouvait aussi y découvrir une autre anthologie intitulée Tous les garçons et les filles de leur âge avec une version de 60 minutes pour la télé et une version plus longue pour le cinéma. On pense ainsi au film de Téchiné Les Roseaux sauvages sorti en juin 1994 qui s’appelait Le Chêne et le Roseau dans sa version téléfilm diffusée en octobre de la même année.

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La Trilogie d’Apu en coffret Blu-ray chez Carlotta

Dans la vie d’un amoureux du cinéma que d’autres catalogueront de cinéphile, il y a des réalisateurs que l’on a du mal à aborder. À cela de multiples raisons. Mais la plus évidente est son degré de « chiantitude » avéré ou non. Ce « DC » (à ne pas confondre avec les initiales de ce site vous serez gentil merci) a, comme la célèbre échelle de Richter, sa graduation qui peut s’entendre ainsi :

  • De 1 à 3 : un ennui à peine ressenti par les personnes. On en ressort indemne
  • De 4 à 5 : il est nettement ressenti et peut causer un début de lésions oculaires si la personne souffre à l’origine du syndrome des yeux secs.
  • De 6 à 7 : il est destructeur et provoque invariablement un décrochement de la mâchoire
  • À 8 : il est de plus ressenti sur une grande partie du corps dont les symptômes les plus usuels sont frissons de fièvres, fracture de la rétine, rires nerveux, plaques sur le torse et, dans certains cas, coma passager.
  • À 9 ou au-delà : il est dévastateur. Toutes les structures motrices du corps sont atteintes et pour les cas plus graves, le bulbe rachidien ne répond plus. À tel point d’ailleurs que lors d’une éventuelle autopsie, le légiste se trompera souvent avec un AVC comme étant la cause du décès.

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